INTERVIEW


Entretien avec David Vincent de Morbid Angel
Le 18/03/2005 à la Cité, Rennes
Par The Undertaker
 

2005 marque une étape importante chez les pionniers du death brutal avec le retour d’un de ses fondateurs, David Vincent, au poste de chanteur / bassiste. Cette figure emblématique de Tampa replace donc Morbid Angel sous les projecteurs alors que le groupe achève simplement une tournée américaine avec Soulfly, et commence en ce 18 mars 2005 une tournée européenne, sans nouvelle sortie depuis « Heretic » en 2003. L’intéressé en personne remet rapidement nos pendules à l’heure…

 

ARTeFACT : Comment vous sentez-vous après cette tournée du retour avec Soulfly ?
David Vincent :
Ce fut assez éprouvant à cause des conditions météo aux Etats-Unis en janvier et en février… il y avait un mètre de neige partout, et quand nous sommes rentrés en Floride les deux dernières semaines il faisait 30 degrés ! Et aujourd’hui nous sommes tous épuisés avec le décalage horaire du voyage…

A : Quels rapports entretiens-tu avec Soulfly qui n’a pas du tout la même approche de la spiritualité que toi (cf. interview Max Cavalera) ?
D. V. :
Ils peuvent croire ce qu’ils veulent du moment que ça les rend heureux, je ne me préoccupe pas de leur opinion, je suis en paix avec moi-même et le satanisme n’est pas au centre de mes préoccupations. Nous avons fait cette tournée ensemble car nous voulions rassembler un public large, et ce fut l’occasion de se retrouver après toutes ces années. Max Cavalera est quelqu’un que j’apprécie pour son parcours et son courage. 

A : Comment abordes-tu les choses aujourd’hui par rapport au début de ta carrière ?
D. V. :
C’est évident que nous avons aujourd’hui plus de recul par rapport à l’euphorie de nos débuts, mais notre attitude a toujours été et reste très individualiste. Nous ne nous sommes jamais préoccupés de ce qui se passait autour de nous. En ce qui concerne la scène de Tampa, j’ai de bonnes relations avec les membres de Obituary, Deicide ou Cannibal Corpse par exemple mais chacun a créé son propre style isolément, nous n’avons jamais passé tout notre temps ensemble. Aujourd’hui on se dit bonjour quand on se voit au restaurant, mais ça ne va pas plus loin. 

A : En est-il de même avec les personnes des mouvements comme le thrash ou le black métal ?
D. V. :
Je ne me suis jamais vraiment intéressé au thrash, j’aime bien Slayer mais c’est tout. Quant au black métal, j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de ces groupes norvégiens avec qui je m’entends bien depuis des années, cependant nous n’avons pas vécu grand chose ensemble de par l’éloignement géographique. Vers 1990 j’étais par contre souvent en contact avec Stéphane Buriez de Loudblast, nous échangions des cassettes et on se faisait découvrir de nouveaux albums (cf. interview Loudlblast ARTeFACT #27).

A : Quel est ton sentiment quand tu vois la multitude de groupes de death brutal qui existe aujourd’hui dans le monde ?
D. V. :
Nous n’avons pas la prétention d’être les leaders d’un mouvement, nous avons travaillé très dur au début et nous avons eu la chance d’avoir du succès. Aujourd’hui la situation est encore plus dure avec Internet pour les groupes qui se lancent, déjà que le death metal est marginal dans l’industrie du disque, il devient très difficile de vivre de sa musique. La seule chose que nous puissions faire est d’acheter des albums pour que les artistes puissent se consacrer uniquement à leur musique. J’utilise Internet pour découvrir les groupes en téléchargeant une ou deux chansons, et si ça me plaît j’achète le disque. De toute manière il ne faut pas s’attendre à une explosion commerciale du death metal étant donné son caractère extrême, si l’on veut que le maximum de groupes subsiste il faut que chacun fasse l’effort d’y consacrer une partie aussi petite soit-elle de son budget.

A : Prévois-tu d’écrire un nouvel album avec Morbid Angel ?
D. V. :
C’est possible en effet… (sourire) (ndlr : l’homme fait comprendre que nous n’en saurons pas davantage).

A : Comment te sens-tu à quelques heures de ta première date en Europe depuis presque dix ans ?
D. V. :
Je suis très content de retrouver le public français, c’est un endroit où il y a toujours une bonne ambiance et où l’accueil est chaleureux. Je regrette de ne pas pouvoir rester plus longtemps profiter de la bonne nourriture et du vin français, ce qui m’ennuie le plus dans cette tournée c’est de devoir recroiser la cuisine anglaise ! (rire)

ARTeFACT : Morbid Angel en trois mots…
David Vincent :
Dévoué, réel, pour toujours. 


Site Officiel : www.morbidangel.com

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