INTERVIEW
SYMPHONY X

C’est à l’occasion de la sortie de « Twilight in Olympus », leur quatrième album studio, que nous avons rencontré Michael Romeo et Michael Pinnella, respectivement guitariste et clavier du groupe américain SYMPHONY X, dans un luxueux hôtel du neuvième arrondissement parisien...

 

Le Marquis : Votre précédent album « The Divine Wings of Tragedy » a été bien perçu à la fois par le public et les critiques spécialisés. Y a-t-il certains aspects de votre musique que vous avez voulu changer sur ce nouvel opus, ou se situe-t-il dans sa continuité ?
Michael Romeo : La musique sur « Twilight in Olympus » reste globalement dans la même veine que celle de « The Divine Wings of Tragedy ». La principale différence avec notre précédent disque, c’est que cette-fois-ci, 90 % des paroles étaient écrits avant que la musique ne soit composée. Les textes tournent toujours autour de thèmes mythologiques ou moyenâgeux et ont été presque totalement écrits par le chanteur et le bassiste, tandis que nous, nous sommes concentrés sur la composition. Autrement, nous avons enregistré dans le même studio et avec les mêmes producteurs, car ils connaissent vraiment bien notre musique et savent ce que nous voulons. Pour finir, je dirais que le son sur ce nouvel album est probablement un peu plus naturel, plus brut qu’auparavant, et ce, surtout en ce qui concerne le mixage des parties batterie...

Le Marquis : Pourquoi ce titre : « Twilight in Olympus » ? Il n’y a pas de titre intitulé de la sorte dans l’album...
Symphony X :C’est une longue histoire... En fait, à l’origine, il y avait bien un titre intitulé « Twilight in Olympus » qui devait figurer sur cet album, mais il se trouve que c’est celui que nous avons composé en dernier, et à la date que notre label japonais Zero Corporation nous avait fixée pour finir d’enregistrer l’album, les arrangements sur ce titre n’étaient pas tout à fait terminés. Il nous aurait sans doute fallu une semaine de plus pour tout finir, mais Zero Corporation n’a rien voulu savoir et ne nous a pas accordé de délai supplémentaire. Aussi, comme nous avions suffisamment de morceaux pour remplir un album, nous avons préféré ne pas l’enregistrer plutôt que le faire dans de mauvaises conditions. Nous avons quand même gardé ce titre car il représente bien la composante mythologique de ce nouvel album.

Le Marquis : Vous vous êtes séparés de votre batteur Jason Rullo. Quelles sont les raisons de son départ ? Qui est le nouveau batteur de Symphony X ?
Michael Romeo : En fait, Jason n’était plus très motivé par le groupe, et je dirais même par la musique en général. Son départ s’est fait naturellement... Tom Walling, le nouveau batteur jouait dans les même clubs que moi, il y a de cela une quinzaine d’années. A l’époque, nous jammions entre groupes, et le courant passait vraiment bien. Puis il y a eu Symphony X, et nous nous sommes perdus de vue. Ce n’est que l’an dernier, quand il fallut trouver un nouveau batteur que je me suis souvenu de lui. Et par un hasard étonnant, il se trouve que notre clavier avait fréquenté la même école que lui ! Nous l’avons appelé, et le lendemain c’était notre nouveau batteur !

Le Marquis :  Mon morceau préféré sur votre nouvel album est « Sonata ». Pouvez-vous nous en dire plus sur ce titre ?
Michael Pinnella : Un jour, en studio, je m’amusais à jouer le second mouvement de la Sonate Pathétique de Beethoven, quand les autres se sont mis à improviser autour de ce motif. Et c’est ainsi, de façon très spontanée, qu’est née le morceau « Sonata »...

Le Marquis : Vous avez composé quatre albums en moins de quatre ans, en ne donnant quasiment aucun concert. Que répondez-vous à ceux qui considèrent Symphony X comme un projet studio, certains allant jusqu’à dire que vous êtes incapable de jouer vos morceaux sur scène ?
Michael Pinnella : Je peux les comprendre. Je penserais probablement comme eux si je n’étais pas moi-même dans Symphony X. Nous regrettons de ne pas avoir deux ans entre chaque album... Mais notre label est vraiment strict de ce point de vue. C’est juste une question de temps, et nous n’en avons pas eu suffisamment jusqu’à présent. Mais nous allons commencer à répéter pour partir tourner au Japon en Juin, puis en Europe en Septembre/Octobre.

Le Marquis : Dans le dernier numéro D’ARTeFACT, Timko Tipelto, chanteur de Stratovarius vous citait parmi ses groupes préférés. Le connaissez-vous ? Plus largement, quels sont les groupes que vous appréciez ?
Michael Romeo : Je n’ai entendu que quelques titres de Stratovarius, mais ça me plaît. Je dirais qu’ils sonnent peut-être un peu plus metal et un peu moins progressif que Symphony X... En ce moment, nous aimons Angra, Dream Theater... sinon toujours les mêmes vieux groupes : Rush, Kansas, Black Sabbath, ELP, Queen, Helloween...

Le Marquis : Il y a de cela seulement un an, il était impossible de trouver vos disques aux USA, ou alors sous forme d’imports japonais à un prix largement prohibitif... Qu’en est-il à présent ?
Michael Romeo : Rien n’a changé. Zero Corporation ne veut pas d’un distributeur aux USA. Nous n’avons eu aucune explication de la part de notre label... Cette situation est absurde et déplorable mais nous ne pouvons rien y faire... et nous leur devons encore deux albums...

Le Marquis : Michael R., dans une interview, j’ai lu que tu ne considérais pas le rap comme étant une musique à part entière. Peux-tu nous en dire plus sur ce sujet ?
Michael Romeo : En effet, je pense que ce genre n’a rien de musical.. Personnellement je n’aime pas le rap, mais je conçois très bien qu’on puisse apprécier ce style, qui est plus à mon sens un message qu’une musique. Et si tu regardes bien, tu t’aperçois que la vraie musique est de plus en plus absente des media ! Je prends l’exemple de MTV : c’est devenu une chaîne avec des jeux, du spectacle, et de moins en moins de musique. Il y avait une émission excellente qui s’appelait « Headbanger’s ball », il y a trois ou quatre ans... elle a disparu ! De même, le rap et l’alternatif monopolisent les radios américaines, si bien qu’un groupe comme Symphony X n’a aucune chance d’être connu là-bas.

Le Marquis : Que sera votre prochain album ? Un live serait une bonne réponse à vos détracteurs, non ? Un dernier mot pour les lecteurs d’ARTeFACT ?
Symphony X : On attendra d’écrire sans doute un voire deux albums avant de sortir un live. Je tiens à remercier tous ceux qui ont acheté nos albums, et à ceux qui ne nous connaissent pas, je dirais que Symphony X essaie de composer une musique de qualité, heavy, progressive et surtout très musicale !

 

 

 

Back Home