INTERVIEW
OPETH

08-03-03, Rennes - L'Antipode

C'est en force qu'ARTeFACT s'est déplacé pour cette belle affiche concoctée par l'association GARMONBOZIA : Opeth / Madder Mortem / Ellipsis. Lord Spider et Zorglub ont donc retroussé leurs manches pour venir vous chroniquer tout ça et aller discuter musique avec Peter Lindgren guitariste d'OPETH.


 

Artefact : Ce soir c'est la dernière date d'Opeth en france... votre avis sur la réaction du public à ce nouvel album "Deliverance"?
Opeth :
Franchement bonne. Nous ne pensions pas recevoir un tel accueil en France. Par le passé la réponse du public n'a jamais été mauvaise, mais sur cette tournée, c'est vraiment très fort.

A : Simple curiosité, dans quel pays avez vous le plus de succès, vente d'albums et concerts compris?
O :
Je dirais les States mais c'est normal car c'est le plus gros marché donc on ne peut pas comparer avec l'Europe. En Europe, la Suède est le pire... on y a vendu 3000 albums seulement... incomparablement moins qu'In Flames... en France je crois qu'on s'en sort pas mal.

A : Qu'est ce qu'un bon album d'Opeth ? Est-ce que c'est la réaction du public qui te le dis ?
O :
Non je n'attend pas la réaction du public, à partir du moment où nous en sommes satisfaits nous-mêmes ça va, tout ce que nous faisons nous le faisons pour notre propre plaisir... après si les critiques sont mauvaises je m'en fous...Avec le recul je suis toujours satisfait de nos anciens albums … peut-être que je changerais un peu le son de Morningrise quand même.

A : Je vous ai vus à San Francisco pour "Blackwater Park", je vous ai trouvés très réservés sur scène voire timides…
O :
Je ne pense pas que nous soyons timides, mais nous ne sommes pas acteurs comme certains, nous ne voulons pas avoir l'air de ce que nous ne sommes pas. Sur scène nous voulons être nous-mêmes. Quand on est contents, on sourit, quand on se fait chier, j'imagine qu'on a l'air de se faire chier ! (Rires) Nous sommes naturels c'est tout.

A : Votre musique est plutôt complexe, pensez-vous bien rendre sur scène toutes les finesses de votre style ?
O :
Dans le passé, nous avons décidé de ne jamais enregistrer de choses que nous ne pourrions pas faire sur scène. C'est pourquoi nous n'avons jamais trois pistes de guitares simultanées par exemple. Mais on a réalisé que si on mettait effectivement cette troisième guitare ça sonnait quand même vachement mieux…un dilemme pas encore tranché entre nous mais on compose toujours avec à l'esprit qu'il faudra jouer nos titres en live...

A : La presse étiquette votre musique "death progressif". Vous sentez-vous proche de cet adjectif qui fleurit un peu partout ?
O :
Oui, tout à fait. Je pense que quand nous avons commencé nous n'étions pas des metalheads. Nous étions plutôt tournés vers le rock progressif des 70's (Camel, etc) avec leurs longs morceaux et leur approche ambitieuse de la musique. C'est pas tant faire des morceaux longs que nous voulions, mais nous voulions y mettre plein de choses et au final les titres étaient longs... nous nous sentons très proches des groupes de prog des 70's. Ils nous ont appris beaucoup à propos de la musique car ils avaient une approche très riche de la musique.

A : Ecoutez-vous la nouvelle scène métal prog ?
O :
Comme Dream Theater et autres ? Pas vraiment, je suis impressionné par des groupes comme Dream Theater bien-sûr, parce qu'ils sont doués, mais je pense qu'ils poussent trop loin le côté technique. Je préfère quand les chansons ont un bon rythme et sont assez simples.

A : Vous avez une façon très particulière de composer des riffs, est-ce que c'est venu naturellement ?
O :
Je pense que ça vient du fait qu'aucun d'entre nous n'a pris de leçons de guitare. Quand on a commencé, on n'y connaissait rien et on ne savait pas comment on devait sonner. J'ai pris des leçons bien plus tard.

A : Oui mais d'habitude quand on ne connaît pas on a tendance à copier les autres et donc à faire des "powerchords" et autres "palm muting", comment vous est venue votre originalité ?
O :
Encore une fois, nous écoutons beaucoup de choses différentes et notamment du rock progressif. C'est un style dont nous nous sentons proches donc naturellement nous avons commencé à composer "progressif" dès le début. On a juste mis beaucoup de disto sur les accords pour les rendre heavy, ajouté la puissance et la noirceur du métal et au final nous voilà! (Rires)

A : Dans le futur pensez-vous incorporer plus d'éléments extérieurs, tirés du classique ou du jazz comme vous avez commencé à le faire avec "For absent friends" ?
O :
Oui, nous incorporons tout ce que nous aimons... Mike compose l'essentiel, mais si je veux caser un accord jazz ou un break classique ici ou là, ce sera fait. Je suis content que tu aies noté ce morceau, ça me fait plaisir, c'est moi qui lui ai donné sa couleur après avoir entendu un morceau de "Seal" à la radio.

A : A quoi ressemblera Opeth après Damnation ?
O :
J'en n'ai aucune idée pour le moment. On va tourner un peu partout en Suède, en Australie aussi pour à peu près un an encore. Ensuite on fera sans doute une pause et seulement après on se remettra à travailler sur le prochain album... "Damnation" ne représente pas une nouvelle direction pour Opeth, c'est juste un album très personnel que nous voulions vraiment faire.

A : On t'envoie pour un an sur une île déserte et tu ne peux emmener qu'un album, lequel est-ce ?
O :
hum... le truc qui me vient à l'esprit c'est le dernier Porcupine Tree "In Absentia".

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