INTERVIEW



Par The Undertaker, lors de leur passage en concert le 21/05/2004 au Jardin Moderne, Rennes.

 

Ayant débuté au tout début des années ’80, Nightmare fut un des pionniers du heavy metal français avec ses deux albums « Waiting For The Twilight » et « Power Of The Universe » avant de splitter en ’87. Le groupe se reforme en ’99 et sort un album live et deux albums studio dont le dernier est « Silent Room » qui date de 2003 et pour lequel Nightmare tourne aujourd’hui. Un petit point s’impose donc naturellement avec ce line-up légèrement remanié…

A : Il n’a pas dû être évident de se reformer après un split de douze ans, ce retour est-il concluant avec ces quelques années de recul ? Quels retours avez-vous eu sur votre dernier album ?
Jo Amore (chant) : Concernant « Silent Room », ce qui fait son originalité est le fait que ce soit un concept album ce qui est nouveau pour nous. C’est en quelque sorte une continuité dans le changement puisqu’il y a à la fois cet aspect novateur par rapport à « Cosmovision » qui était l’album du retour et la conservation de l’identité du groupe. Il ne fallait surtout pas se planter donc on a bien veillé à ce que le public puisse garder ses repères, même si les circonstances ont fait que lors de la re-formation je suis passé du poste de batteur à celui de chanteur. L’accueil de la presse a été également très bon et cela nous a motivé pour le travail de promo. Nous avons notamment tourné en janvier avec After Forever en Belgique, en France et en Espagne, la tournée actuelle étant la deuxième tranche de la promo avec les festivals auxquels nous participons qui arrivent. On peut aujourd’hui compter sur Nightmare de façon certaine pour faire des albums et se produire sur scène.


A : Pensez-vous avoir retrouvé la notoriété que vous pouviez avoir dans les années ’80 ?

J : Nous l’avons non seulement regagné mais cela fait aussi un effet boule de neige aujourd’hui. On a redémarré comme si nous ne nous étions pas arrêtés, et les ventes d’albums ainsi que la tournée confirment que Nightmare est bien établi à travers l’Europe.


A : Est-ce qu’un leader comme Nightmare peut espérer vivre de sa musique aujourd’hui en France ?

Yves Campion (basse) : Certains arrivent à vivre de notre boulot (rires) ! Non, je rigole…
J : Non il faut rester réaliste, si les conditions s’amélioraient on ferait le maximum mais pour l’instant aucun groupe en France ne peut vivre de ses ventes de disques dans le metal proprement dit.


A : Quel succès rencontrez-vous aux Etats-Unis ?

J : L’album est sorti là-bas en février et c’est vrai que les chiffres ne sont pas mauvais tout en restant relatif à l’ampleur de notre distribution. On a joué là-bas en 2002 et on a été très surpris de l’accueil. Chauvins comme ils sont, on s’attendait à prendre une claque mais ce ne fut pas du tout le cas, donc Nightmare existe aussi outre Altlantique à son échelle. Par contre au Japon, nos disques ne sont disponibles qu’en import pour l’instant, nos limites sont celles de Napalm Records, dont nous ne sommes pas mécontents.


A : Vous avez fait les premières parties de nombreuses pointures du metal comme Iron Maiden, Saxon ou Blind Guardian. Quels souvenirs en gardez-vous, qu’est-ce que cela vous a apporté ?

J : C’est une chance d’avoir partagé la scène avec tous ces groupes à leurs débuts et nous en sommes évidement fiers, nous continuons d’ailleurs à jouer avec certains d’entre eux aujourd’hui. Maintenant ce qui prime est ce dont est capable Nightmare en soi, nous sommes fans de ces groupes donc ils nous influencent forcément mais nous apprécions tous des styles très larges. On essaie avant tout de faire ce qui nous plaît sans penser à tel ou tel groupe et sans se mettre de barrière, de plus on a une méthode de travail qui permet à tous les membres de s’exprimer donc nous sommes sincères dans ce que nous faisons et le groupe possède son identité. Les groupes ont tous évolué à leur façon et nous ne jouons plus tous dans la même cour, le principal est de rester passionné et de prendre du plaisir en jouant.


A : Vous vous détachez justement de l’atmosphère souvent épique des groupes des années ’80, quels sont les thèmes qui vous attirent dans l’écriture des paroles et la composition ?

A : En effet, on aime bien aborder tous ce qui est mystique, le surnaturel ou la folie par exemple. Cela rejoint le concept de « Silent Room » qui part d’un fait divers que nous avons inventé de toute pièce mais qui s’inspire de la réalité. C’est l’histoire d’un gamin qui télécharge un jeu et qui devient complètement schizophrène, il tue sa mère et va dans son lycée tirer sur tout le monde. Ce genre de chose s’est malheureusement déjà produit et nous cherchons un petit peu à dénoncer le fait que ce type d’événement fasse l’actualité d’un jour et que rien ne change pour autant. Nous ne sommes pas un groupe à message, c’est plus une peinture d’une partie de ce que nous voyons.


A : Nightmare en trois mots…

J : C’est avant tout une histoire d’amitié qui ne s’efface pas avec le temps… Nous dirions : Camaraderie, cohésion, passion.

Chronique de l'album "Live Deliverance"

Site Officiel : www.nightmaremusic.com

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