Zorglub:
Pourriez-vous présenter Misericordia aux lecteurs d'Artefact qui
ne vous connaîtraient pas ?
Ludovic: Misericordia
s'est formé en Septembre 97. Le groupe comprend six musiciens,
dont un chanteur et une chanteuse. Nos influences sont My Dying Bride,
Anathema, Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, A. Bertrand, ainsi
que quelques compositeurs de musique classique tels Beethoven, Mozart
ou encore Haendel.
Zorglub:
"Painful Dreams" témoigne d'une maturité certaine. Quel
est votre background musical ?
Ludovic: Misericordia
n'est formé que depuis un an et demi, et notre expérience
musicale peut se résumer à quelques tentatives avec nos
amis...
Zorglub:
Les morceaux de votre album sont relativement longs et développés,
on s'aperçoit très vite d'autre part de l'importance des
claviers dans la musique. Comment composez-vous ? Y a-t-il un maître
d'oeuvre au sein de Misericordia ?
Julien: Morgan
(claviers) et moi (guitare) nous réunissons afin de mettre en place
nos idées respectives en travaillant riff par riff. Par la suite,
l'ensemble du groupe apporte sa contribution à l'élaboration
du morceau. Nous n'obtenons les versions définitives de nos morceaux
qu'après avoir pris le recul nécessaire à une vision
générale de ceux-ci.
Zorglub:
Certains morceaux comme "Painful Dreams" qui clôt l'album parlent
d'eux-mêmes, mais pour les d'autres plus complexes, l'auditeur ne
pas s'appuyer sur vos textes, puisque ceux-ci n'apparaissent pas dans
le livret. Quels sont les thèmes abordés dans "Painful Dreams"
? Plus généralement, quels sont les thèmes/émotions/sujets
qui vous sont chers ? D'autre part, est-ce voulu de la part du groupe
de privilégier purement la musique et les émotions véhiculées
(comme ce fameux dernier morceau, purement impressionniste à la
Debussy) ?
Ludovic: Tout
d'abord, l'absence de textes dans le livret s'explique par le prix élevé
du studio et de l'autoproduction. En effet, nous avons privilégié
l'aspect esthétique de la pochette à la quantité
de pages (nos textes sont très longs). Pour en venir à ta
question, les thèmes les plus importants pour nous sont la folie,
la morte et le rêve (pour rester très général).
En fait, nos textes mettent en scène des personnages face à
leurs sentiments ou aux éléments du monde que nous personnifions
de sorte à leur donner une voix. Pour nous, le propre de la musique
est de véhiculer des émotions, c'est pourquoi le ressenti
purement musical est prépondérant. J'écris avec Alexandre
(chant) une fois que la musique est écrite, et les sentiments émanant
de celle-ci dictent les textes. Pour nous, l'auditeur ne doit jamais rester
prisonnier du texte lors de l'écoute.
Zorglub:
De quel groupe Misericordia se sent-il le plus proche musicalement parlant
?
Julien: Comme
nos influences à tous ont été très diverses,
il nous est impossible de citer un seul groupe.
Zorglub:
Misericordia pourrait-il livrer la signification de chacun des morceaux
de l'album aux lecteurs d'Artefact ?
Ludovic: "Shadows
of Light" représente l'aspect immatériel de l'ombre allié
à l'aspect attirant de la lumière, qui constituent les rêves
d'une jeune fille idéaliste. "Escape from the Dark Castle" est
une métaphore de l'enveloppe corporelle dans laquelle l'être
se trouve prisonnier. "Even beyond Death" porte un regard résigné
sur l'incompatibilité entre nos propres valeurs et celles qui régissent
le monde. Enfin, "Blind Desire of Perversion" traite de la crédulité
d'une femme envers un homme, qui symbolise sa déchéance.
Julien: Comme
nos influences à tous ont été très diverses,
il nous est impossible de citer un seul groupe.
Zorglub:
Pouvez-vous nous éclairer sur la signification de la phrase à
l'intérieur du livret ("Tomorrow, you will wake up and see life
as death dreamt it... Darkness... Loneliness... only keep your mind to
bury your regrets.") ?
Morgan: Cette
phrase signifie le sentiment que chaque auditeur pourrait ressentir après
l'écoute de l'album. "Tomorrow you'll wake up and see life like
death dreamt it" est une fiction qu'il ne faut par prendre au sens conceptuel
de la vie et de la mort, ni même sur le plan temporel du "réveil",
mais plutôt de l'éveil à de nouvelles impressions,
de nouveaux sentiments après une période de réflexion.
Julien: La seconde
partie de la phrase est aussi une métaphore. Elle met en parallèle
la cérémonie funéraire et l'état d'esprit
qui peut être celui d'une personne qui connaît une période
tournante de son existence.
Zorglub:
En regard de sa qualité, il est étonnant que "Painful Dreams"
soit une autoproduction. Est-ce dû à l'impossibiblité
de trouver un label intéressé, ou à une volonté
du groupe (à l'instar de l'excellent groupe de Montpellier Kalisia,
par exemple) de s'autosuffire à lui-même et de garder un
contrôle total sur sa musique ?
Julien: Pour
nous, l'intérêt de trouver un label est primordial afin d'assurer
une bonne promotion de notre musique. Cependant, nous n'avons pas encore
effectué les démarches nécessaires pour en trouver
un. Nous somme tous étudiants, et nous n'avons pas encore eu le
temps de promouvoir effectivement le groupe. A cet effet, nous sommes
ouverts à toute proposition concernant concerts, labels...
Zorglub:
Quelles sont vos activités en ce moment ? Concerts ? Compositions
? Etudes ?
Julien: Actuellement,
nous avons quelques dates de prévues, notamment fin Avril pour
un tremplin à Nantes. Parallèlement, nous travaillons sur
de nouvelles compositions nous offrant de nouvelles perspectives tout
en conservant l'esprit originel du groupe.
Zorglub:
Avez-vous des albums à nous recommander, qui vous auraient particulièrement
marqués...?
Julien: "Gothic",
Paradise Lost. Morgan: "October Rust", Type O Negative. Ludovic: "The
Silent Enigma", Anathema. Alexandra: Within Temptation. Kevin: "Angel
Dust", Faith No More. Cédric: "Paradise Belongs to You", Saturnus.
Zorglub:
Un dernier mot pour les lecteurs d'Artefact ?
Julien: Achetez
notre disque ! (rires...) Sérieusement, on espère surtout
que "Painful Dreams" va vous plaire, et on espère aussi venir jouer
au plus vite dans votre région. Merci pour votre soutien!
|