INTERVIEW
MASS HYSTERIA
Par The Undertaker, Landerneau : Polyrock le 19/09/03

C'est pratiquement à domicile, dans le Landerneau, que Mass Hysteria se produisait à l'occasion de Polyrock qui a rassemblé cette année plus de deux mille personnes. Artefact, aux côtés de radio U Lannion, en a donc profité pour prendre quelques nouvelles de ce groupe très apprécié non seulement chez lui mais aussi au-delà de nos frontières :

 

Vous vous produisez une nouvelle fois dans la région de Brest, qu'est-ce qui vous motive tant pour venir si souvent par ici ? et plus généralement à beaucoup tourner malgré le fait que vous n'ayez pas de maison de disque actuellement ?
Mouss :
C'est vrai qu'on est actuellement libre comme l'air, on va un peu où on veut.
Stephan :
Ce sont les invitations qui nous poussent à revenir souvent par ici, on y prend vite goût !
M :
Oui, et nos racines sont ici, ça fait plaisir de revenir là où tout à commencé pour nous.

Avez-vous été satisfaits du travail de Sony, votre ancienne maison de disque?
M :
Oui dans un certain sens, ils ont bien assuré sur tout ce qui est développement sur le terrain, mais ce qui nous a un peu froissé est que pour le troisième album ils n'ont pas engagé les moyens adaptés par rapport aux risques qu'on a pris. On a voulu franchir un pas, proposer quelque chose de nouveau pas seulement destiné aux gens qui viennent nous voir que en concert. Il y a tout un travail qui a été un peu sapé comme la réalisation de clip ou la promo radio, donc on a été frustrés de voir que la maison de disque ne suivait pas après tout le travail fourni.

Et quant à l'accueil de votre dernier album " De Cercle En Cercle " par le public, satisfaits ?
M :
Carrément ! Pour être franc, c'est l'album qui a été le plus décrié parmi les fans, mais c'est lui qui s'est le plus vendu et dont les tournées ont le mieux marché. Quand il est sorti, ça a beaucoup tchatché sur le net chez les fans de " Contraddiction ", mais on avait besoin de changer après la sortie du deuxième album et deux ans de tournée. Pourtant, quand on a commencé à composer c'était plutôt des chansons comme celles de " Contraddiction " qui nous venaient, mais on a voulu prendre plus de risques et voir ce que ça donnait. Et on ne regrette pas du tout !

Votre album live est arrivé très tôt dans votre carrière…
S :
Oui, en fait l'occasion s'est présentée de pouvoir enregistrer cela et on voulu essayer. On voulait faire un disque pas cher, sans promo, que les aficionados puissent apprécier comme ils apprécient Mass Hysteria en concert.
M :
Seulement, c'était du matos emprunté sur place et on était en plein enregistrement de " Contraddiction " avec Collin Richardson. Du coup, on s'est retrouvé avec un gros mur du son sur l'album et le disque live coinçait un peu à ce niveau-là.

Quelle type d'évolution à long terme envisagez-vous ?
S :
C'est à nous de se réinventer sinon notre public vieillirait avec nous. On ne s'appelle pas AC/DC qui ne sort que des albums dans la même veine.
M :
On gardera par contre notre accordage en ré, plus bas ce n'est plus du rock, c'est du néo métal ou tout ce qu'on veut. Dans l'esprit, on est très rock'n'roll, on est influencés par plein de choses, je suis un fan absolu des Beatles, de tout ce qui est psychédélique des années 60/70… Aujourd'hui, il y a la vague des groupes en " The " comme At The Driving, The Hives, The Libertines… Cette vague propose des choses assez accrocheuses avec des morceaux de deux minutes trente, mais j'ai connu ça il y a longtemps avec des vieux groupes mais aujourd'hui je ne retrouve pas le même feeling avec ça. Certains sortiront du lot et resteront, il y en aura peut-être cinq sur les cent qu'il y avait au départ, mais c'est comme toujours, les meilleurs restent.

Ceci nous amène à parler du prochain album, que pouvez-vous nous dire aujourd'hui ?
M :
Ce n'est pas un retour à ce qu'on faisait avant même si on retrouve beaucoup de punch comme dans " Contraddiction ", disons que le climat actuel est assez tendu politiquement et au niveau de l'actualité. On aime pas brosser le tableau apocalyptique du 20h où tout va mal, c'est vrai qu'on vit dans un monde de merde plein d'inégalités, mais on n'est pas les mieux placés pour se plaindre dans un pays riche comme la France, on appelle plus à améliorer et à construire quelque chose.

Miossec qui participe à l'écriture des paroles est donc dans la même optique…
M :
Oui ! C'est quelqu'un de super engagé, il a même été journaliste dans la presse pendant deux ans. Notre collaboration a commencé à Paris lors d'un concert contre la guerre en Irak où on a chanté ensemble. Pour l'album, on lui a donné dix morceaux en instrumental et il a bossé pendant deux mois en sachant sur quelle ligne de pensée je me trouve aussi. Cela dit, je voulais chanter du Miossec, et pas seulement un truc qu'il aurait écrit pour Mass. Quant à mon inspiration, elle est toujours intacte mais en avançant j'avais envie d'expérimenter d'autres choses. Mais je ne vais pas nier le fait que la collaboration avec Miossec m'a remis sur les rails à un certain moment, ça m'a motivé et je me suis mis à écrire dans tous les sens ! Je me reconnaissais dans ses textes et ça m'a rassuré quant à certains doutes.

N'avez-vous pas envisagé une collaboration avec Indochine avec qui vous avez fait une apparition télé, et que vous avez aussi retrouvé sur des festivals ?
M :
Non, pas du tout. Pour Indochine, c'est plus une affinité comme entre collègues. On se respecte, ce mec a un parcours impressionnant, il a été au creux de la vague mais a su revenir au top et aujourd'hui il peut chanter devant dix mille personnes qui connaissent toutes ses paroles par cœur.
S : C'est une icône, avant de jouer avec Indochine je pensais ne rien connaître d'eux mais en commençant à jouer je me rendu compte qu'en réalité je connaissais huit chansons sur dix.
M : On est pote aussi avec les Louise Attaque mais je suis pas sûr qu'on pourrait faire un duo ensemble. Pour Miossec, c'est différent, c'est un ami, qui plus est Brestois (Ndlr : Mouss vient également de Brest), on s'est connu pour la première fois dans les bars à Brest.


Comment vous situez-vous par rapport à d'autres groupes de la scène française comme Watcha, Lofofora… ?
M :
On a connu Lofofora lors de leur deuxième album, ils nous ont invités en première partie où on a beaucoup appris, ensuite on a fait les Transmusicales de Rennes qui ont été le tremplin pour Mass Hysteria. Après ça, la machine était lancée.

N'avez-vous pas un côté paternel pour tous les groupes qui ont démarré après ?
M :
Après qu'on ait commencé il y a eu un petit répit, et toute une vague est arrivée avec des groupes comme Enhancer, Pleymo, Acmé, Tripod… On est arrivé entre deux vagues en fait, entre la vague alterno et la vague néo, c'est pour cette raison qu'on ne peut pas vraiment nous étiqueter. On ne fait pas du néo métal car on a pas le même accordage, on est plutôt grosses guitares et machines.

Ne sentez-vous pas d'essoufflement, un besoin de changement, le public en demande-t-il toujours autant ?
M :
On n' a pas assez de recul par rapport à la scène française pour voir ça, je ne sais même pas précisément à quel mouvement on appartient. En fait, je ne cherche pas à voir quels mouvements fonctionnent, je suis pote avec les bons esprit, après qu'ils soient dans le métal, le hardcore, la techno ou pure chanson française, c'est pas un critère pour moi.

Mass Hysteria en 3 mots ?
M :
…Simple, efficace, jovial ! On est une belle brochette d'enculés quand même dans Mass Hysteria !
S :
Oui, ça pourrait être : colonie, de, vacances !

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