INTERVIEW



Par The Undertaker, lors de leur passage en concert le 21/05/2004 au Jardin Moderne, Rennes.

 

ARTeFACT : « D’Un Autre Sang » est disponible depuis quelques mois maintenant, quelles sont vos impressions aujourd’hui sur la sortie de cet album ?
Didier Delsaux : Il nous a déjà apporté beaucoup de plaisir, ce qui est le principal, et ensuite c’était un défi à relever après « Ange Ou Démon » qui avait eu un succès relatif. Il ne fallait pas qu’on se plante donc on a composé un peu avec la pression, mais aujourd’hui le résultat est positif car les chroniques sont bonnes et le public semble adhérer au regard des ventes d’albums et de la tournée qui se passe bien.
Bruno Ramos : Cet album a bien enfoncé le clou, il était important de revenir rapidement avec du nouveau pour ne pas passer inaperçu. On est arrivé dès la sortie de l’album à la septième place des charts au Japon. Le côté exotique doit plaire ! 
D : La tournée avec Adagio a aussi remporté un beau succès, on a prouvé qu’une affiche avec que des groupes Français était capable de remplir des salles de plusieurs centaines de personnes.


A : En parlant de l’étranger, comment fonctionne-t-il ailleurs en Europe ?

D : ça commence tout juste du fait qu’on n’a pas de gros distributeur à l’étranger. On est allé faire un concert aux Pays-Bas et on s’est rendu compte que les gens ne nous connaissaient pas du tout. Cela dit c’était plutôt un test pour voir si le métal français pouvait marcher là-bas, et l’expérience est très concluante puisqu’on a vendu beaucoup de disques sur cette date là alors que les gens découvraient Manigance. Le fait qu’ils ne comprennent pas les paroles ne semble pas poser de problème.
B : Ce public est déjà bien arrosé par le métal allemand et nous arrivons à apporter un peu de fraîcheur là-dessus. On espère pouvoir tourner sérieusement à l’étranger car pour l’instant nous n’avons fait que cette date là ainsi que deux dates en Belgique et une en Suisse allemande. Il était question qu’on fasse une tournée avec un groupe Allemand à travers les deux pays mais cela ne s’est pas fait faute de temps et de moyens.


A : Pensez-vous être bien implanté dans le circuit professionnel maintenant ?

D : Les choses ont démarré pour nous en 2002 sur NTS avec «
Ange Ou Démon ». On a signé pour trois albums et nous renouvelons actuellement le contrat pour un prochain album. Cependant nous sommes dans le circuit professionnel tout en restant amateurs. On a énormément d’efforts à fournir pour pouvoir honorer notre contrat, ce que des professionnels font dans la journée, nous devons le faire le soir ou le week-end.
B : Notre vie reste ce qu’elle est avec toutes ses contraintes et passer à la vitesse supérieure a simplement nécessité une organisation parfaite pour pouvoir mêler boulot et passion.
D : …et je crois qu’on ne va pas tarder à changer de nom, on va s’appeler Mc Gyver ! (rires) C’est une boutade, je rigole !


A : Vous devez donc déjà songer au prochain album je suppose…

D : En effet, il n’y a jamais de vacances quand tu signes sur ce type de maison de disques et nous devrons sortir le prochain album fin 2005. Bien que nous soyons encore sur la promo de « D’Un Autre Sang », on y pense déjà, c’est maintenant la période charnière qui arrive. De plus on sort un album live au Japon en août, qui sortira en France début 2005.


A : Parlons musique proprement dit à présent, en quoi la scène des années ’80 vous a-t-elle réellement influencé ?

D : On ne cherche pas à faire du neuf avec du vieux, on compose selon nos propres inspirations sans chercher à faire référence à Sortilège ou à ce genre de groupes. En même temps il est inévitable qu’on soit influencé par ce qu’on écoute, des groupes comme Judas Priest, Pretty Maids, Van Halen… J’adorais ce que faisait Sortilège, j’allais les voir en concert à l’époque, mais ce n’est pas pour ça que j’aurais la prétention de nous comparer à eux.
B : Le fait de chanter en français induit tout de suite le rapprochement, mais Manigance possède sa propre identité. On propose aujourd’hui quelque chose de différent avec quelques origines des années ’80, c’est tout.
D : En plus, notre son est bien actuel, nous faisons de la musique des années 2000 ! Maintenant si le chant en français peut amener les gens à s’intéresser aux années ’80, c’est tant mieux mais ce n’est pas prémédité de notre part.


A : Comment vous situeriez-vous par rapport à des groupes actuels comme Rhapsody, Hammerfall ou Stratovarius ? Est-ce que ce n’est pas finalement une approche différente d’un même style selon les pays ? 

D : Tu as bien résumé la situation, il y a effectivement une touche particulière de chacun. Je pense que c’est précisément à ce niveau là que nous avons apporté cette fraîcheur à laquelle nous devons notre succès au Japon. On est à peu près dans le même style, mais avec des consonances différentes. Une ligne de chant a beau être ce qu’elle est, un chant en français ne rend pas du tout pareil que le même chant en anglais. Le problème est la mélodie, elle ressort facilement en anglais tandis que le travail est beaucoup plus rythmique en français. Le chant doit être percutant alors qu’il peut être planant en anglais sur les mêmes accords métal.


A : Quel parallèle peut-on faire entre Manigance et Malédiction ?

B : C’est vrai qu’on a sorti nos albums a peu de temps d’intervalle sur le même label, qu’on a tourné ensemble, et que nous sommes des groupes français… Maintenant la comparaison s’arrête là, nous sommes restés potes après la tournée mais chaque groupe ira dans la direction qu’il veut.
D : Sylvain (ndlr : chanteur de Malédiction) chante aussi en français donc on se rejoint là-dessus aussi, mais nos influences divergent tout de même beaucoup. Comme disait Bruno, l’avenir mettra en relief nos différences, notre évolution.


A : Manigance en trois mots ?

D : Crescendo, plaisir… galère (rires) ! 

Chronique de l'album "Ange Ou Démon"
Chronique de l'album "D'un Autre Sang"


Site Officiel : www.manigance.net

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