INTERVIEW
IN FLAMES

Anders, chanteur de In Flames, emmitouflé dans une polaire kaki, nous reçoit dans sa loge… Difficile de croire que cet homme fatigué, lassé et malade fera exploser l’Elysée Montmartre quelques heures après… Et pourtant !
Par Beurks, avec Tremenss en guest star

Artefact : Comment se passe la tournée pour l’instant ?
Anders :
Super, on s’éclate bien, enfin je suis malade depuis le début, comme tu peux l’entendre… (NDB : en effet le sieur parlait du nez avec la gorge cassée…)

Artefact : A force de crier ?
Anders :
Non, rien à voir, je pourrais crier sans arrêt ! C’est juste un rhume mais c’est désagréable…

Artefact : As-tu remarqué un changement du public qui vient vous voir depuis votre précédente tournée ?
Anders :
Je ne crois pas que le public ait changé, il y a de plus en plus de monde, c’est tout, mais je ne crois pas qu’il ait eu un changement… Et puis je ne juge jamais les gens sur les apparences.

Artefact : Quelle est votre méthode habituelle de composition ?
Anders :
On a pas de méthode habituelle, on essaie d’en changer à chaque album. Cette fois on a tout écrit à la maison, tous ensemble pendant deux semaines. On a acheté plein de bière et de bouffe et on est resté là-bas à enregistrer dans le salon sur mon mini système Pro Tools, on a écrit tous les morceaux comme ça.

Artefact : Est-ce que vous écrivez en imaginant comment les morceaux sonneront sur scène ?
Anders :
Complètement. On était en configuration live et on essayait donc de garder le live à l’esprit le plus possible.

Artefact : Quels groupes t’ont donné envie de devenir musicien ?
Anders :
Il y a bien sur eu tous ces groupes comme Judas Priest ou Maiden, mais je crois que c’est Mille de Kreator qui m’a vraiment donné envie de chanter comme ça. La première fois que je l’ai entendu j’ai trouvé ça vraiment cool, ça montre que tu n’as pas besoin d’une super voix pour chanter.

Artefact : Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Anders :
La dernière chose que j’aie acheté c’est le Queens of the Stone Age qui est incroyable ! Je suis accro à la musique, je m’achète tout le temps des disques...

Artefact : Une question un peu plus philosophique maintenant ! Quel est à ton avis le rôle d’un artiste dans notre société ?
Anders :
euh… je crois que notre rôle est de divertir les gens, je parle pour moi je ne peux pas répondre pour tout le monde. Par mes paroles j’essaie de donner de l’espoir aux gens, de partager des sentiments car nous ne sommes pas différents : j’ai une vie normale avec mes galères…

Artefact : L’art serait une sorte de thérapie alors ?
Anders :
A mon avis oui, c’est mes sentiments les plus profonds qui se retrouvent sur album, un peu comme une confession que je ferais seul… Avec notre musique nous divertissons les gens et on s’amuse nous aussi, voilà notre rôle. Quand les gens viennent à nos concerts ils oublient tout, le monde avec toutes les guerres et les choses stupides qui peuvent arriver et ils communiquent directement avec nous.

Artefact : N’as-tu pas peur que le succès actuel du death metal ne fasse apparaître de mauvais groupes cherchant à profiter de la vague ?
Anders :
Je ne peux pas répondre pour les autres groupes. On fait ce qu’on fait et si on a du succès tant mieux ! Je n’ai pas peur du tout, je me fous de ce que les autres groupes peuvent bien faire. J’adore Soilwork, c’est des gens très sympas, et si ils changeait de style ça ne changerait pas pour autant l’opinion que j’ai d’eux : ils pourraient jouer de la country ça ne changerait pas mon point de vue, même si je n’aimais pas leur musique. On ne peux pas être responsable pour les autres groupes, on écrit ce qui nous vient et on ne pense pas à ce qu’on devrait écrire.

Artefact : Mais n’as-tu pas peur que de mauvais groupes profitent de votre succès ?
Anders :
Je ne pense pas que les gens soient aussi bêtes : tu crois que de la mauvaise musique peut avoir du succès ? Les gens se diront plutôt « c’est de la mauvaise musique, je ne veux pas écouter ça. » Je pense que les bons groupes s’en sortent : on a bossé dur pour être où on est, on a tourné sans arrêt, on mérite ce qu’on a.

Artefact : Un dernier mot pour les lecteurs d’Artefact ?
Anders :
Allez vous faire foutre… Non je déconne ! Merci pour tout, merci à tous ceux qui nous soutiennent et nous suivent ! A votre santé !

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