INTERVIEW
Mattias "IA" Eklundh
(FREAK KITCHEN)

Le 28 Octobre, le génial guitariste/chanteur du groupe Freak Kitchen était de passage à la Fnac italiens pour une démo délirante à souhait ! Evidemment Artefact était là aussi pour essayer de percer le secret de la potion Move…Par Beurks et Tremenss en invité

Artefact : Je trouve Move plus hard que Dead Soul men : est-ce du à l'adrénaline qu'il te restait de la tournée ?
Mattias :
Oui je pense, et je pense surtout que c'est grâce à Bjorn et Christer (ndB : les nouveaux bassistes et batteurs), du sang frais est toujours bon pour un vampire. J'ai enfin trouvé à mes côtés mes égaux, des gens aussi délirants que moi.

Artefact : Ce n'était pas le cas avec les anciens membres ?
Mattias :
Au début si, mais de moins en moins : ils fatiguaient d'être sur la route, de voyager, c'est devenu un poids… Je réalise qu'on aurait du arrêter beaucoup plus tôt : j'ai beaucoup bossé sur Dead soul men mais c'est ma création, et dès qu'il est sorti ils se sont rendus compte qu'ils devaient arrêter. Mais on est toujours de très bons amis et tout ça, je leur souhaite le meilleur, nos différents étaient musicaux uniquement, bla bla bla…

Artefact : Pour Move les morceaux ont été écrits pendant l'enregistrement ou avant ?
Mattias :
Avant, comme on le fait toujours. On les répète beaucoup, on veut qu'ils sonnent bien à trois, et l'enregistrement a été facile.

Artefact : Quels sont tes projets avec Freak Kitchen ?
Mattias :
On joue en Scandinavie jusqu'à la mi-janvier, puis après nous allons au Japon, en Suisse, en Belgique, en France et en Irlande en avril.

Artefact : Et tu ne penses pas qu'il serait temps de sortir un album live ?
Mattias :
Il y a beaucoup de gens qui me le demandent, et il faudrait qu'on se penche à nouveau sur la question. Les gens ont l'air d'aimer le single live " Lost in Bordeaux " : le son est dégueulasse et tout ça mais il y a l'énergie, il y a les bonnes vibes et c'est le but d'un album live. C'est trop triste quand tu rencontres ces groupes en studio et qu'ils te disent qu'il sont en train d'enregistrer leur album live… Le live n'est pas sensé être beau, il doit juste retranscrire un sentiment, et ce doit être la fête !

Artefact : Et tes projets en tant qu'artiste solo ?
Mattias :
Je pense à la suite de Freak Guitar (ndB : son premier album solo), ce qui me prendra au moins un an, et je veux faire un gros DVD pour aller avec : j'ai fait un DVD pour la magazine Young guitar mais je ne pensais pas que tellement de gens le voudraient : ce n'est pas un DVD officiel, c'est juste des exercices. Je veux en faire un vrai, avec le vibromasseur.

Artefact : Qu'est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Mattias :
John MacLaughlin, Django, encore !

Artefact : Parlons de tes paroles… Elles sont très travaillées et engagées : est-ce que tu penses que tu peux avoir une influence politique sur ton auditoire ?
Mattias :
Tu sais, tout est politique : si tu as une opinion, tu es en quelque sorte un politicien. Je ne veux pas être prétentieux mais j'ai des choses à dire et à partager, je préfèrerais mourir plutôt que de partir sur la route pendant deux ans à chanter à propos de dragons et d'épées ! Je ne ferai jamais ça… On n'a rien a commander aux gens, on n'est pas des donneurs de leçons : on dit " comment sommes-nous devenus des petites gens haineux " et pas " comment êtes-vous devenus des petites gens haineux " : il a vraiment une énorme différence. Je pense que quand tu as l'opportunité de dire quelque chose il est bien de le faire.

Artefact : Et tu as rencontré des fans qui avaient changé d'avis sur un sujet grâce à tes paroles ?
Mattias :
Oui bien sûr, ou plutôt c'est des tapes dans le dos du genre " je pense des choses que tu penses aussi, et c'est bon d'avoir quelqu'un pour le dire sur CD ".

Artefact : Question culture maintenant ! Le dernier titre de l'album Freak Kitchen s'appelle " Also Sprach Cetacea " : tu as lu l'œuvre de Nietzsche ? (ndB : Ainsi parlait Zarathoustra dont le titre allemand est Also Sprach Zaratustra)
Mattias :
Non c'est juste que je voulais faire prendre conscience aux japonais du fait qu'ils utilisent des baleiniers, Cetacea c'est la baleine en latin. (s'ensuit une discussion littéraire qui n'a pas un intérêt débordant, sauf que Mattias s'était promis de lire plein de bouquins dans sa jeunesse et qu'il n'en est jamais venu à bout !)

Artefact : Quel est la signification de ta moustache ?
Mattias :
Ca vient du mix du troisième album, ça m'est venu comme ça et on a trouvé ça drôle cette histoire d'avoir sa propre moustache, mais ça explique bien : trouve tes empreintes digitales. Pour ma part j'essaie de rester le plus sain possible sur une étrange planète, le vibromasseur et tout ça c'est du divertissement familial (sic !) . On parle de sujets graves mais je pense qu'il est positif de montrer les choses bizarres. Les gens me disent " oh tu es pessimiste, tes titres sont si bizarres… " Je ne pense pas qu'on soit si bizarres : la chose la plus facile du monde est d'être bizarre en le considérant comme une fin en soi, tu te couvres de merde et tu es bizarre ! Mais pourquoi ? Ca dit avoir un sens…

Artefact : Le plus dur est d'être bizarre sans drogue ou alcool…
Mattias :
Complètement. Je ne bois que du vin rouge à la maison, un ou deux verres devant un bon film mais jamais avant un show. Les musiciens les plus bizarres ne prennent pas de drogue, regarde Zappa, la drogue c'est de la merde, à moins que tu ne veuilles devenir un crétin.

Artefact : un dernier mot pour les lecteurs d'Artefact ?
Mattias :
(lisant la bouteille d'Orangina à ses côtés avec un accent que je tente ici maladroitement de reproduire) a consomère dé préférence avant tla date indicoué sur lé hotte da la bouteille… Sé boit tré fray.

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