Artefact
: Je trouve Move plus hard que Dead Soul men : est-ce du à l'adrénaline
qu'il te restait de la tournée ?
Mattias : Oui je
pense, et je pense surtout que c'est grâce à Bjorn et Christer
(ndB : les nouveaux bassistes et batteurs), du sang frais est toujours
bon pour un vampire. J'ai enfin trouvé à mes côtés
mes égaux, des gens aussi délirants que moi.
Artefact : Ce n'était pas le cas avec les anciens membres ?
Mattias : Au début
si, mais de moins en moins : ils fatiguaient d'être sur la route,
de voyager, c'est devenu un poids
Je réalise qu'on aurait
du arrêter beaucoup plus tôt : j'ai beaucoup bossé
sur Dead soul men mais c'est ma création, et dès qu'il est
sorti ils se sont rendus compte qu'ils devaient arrêter. Mais on
est toujours de très bons amis et tout ça, je leur souhaite
le meilleur, nos différents étaient musicaux uniquement,
bla bla bla
Artefact : Pour Move les morceaux ont été écrits
pendant l'enregistrement ou avant ?
Mattias : Avant,
comme on le fait toujours. On les répète beaucoup, on veut
qu'ils sonnent bien à trois, et l'enregistrement a été
facile.
Artefact : Quels sont tes projets avec Freak Kitchen ?
Mattias : On joue
en Scandinavie jusqu'à la mi-janvier, puis après nous allons
au Japon, en Suisse, en Belgique, en France et en Irlande en avril.
Artefact : Et tu ne penses pas qu'il serait temps de sortir un album live
?
Mattias : Il y
a beaucoup de gens qui me le demandent, et il faudrait qu'on se penche
à nouveau sur la question. Les gens ont l'air d'aimer le single
live " Lost in Bordeaux " : le son est dégueulasse et
tout ça mais il y a l'énergie, il y a les bonnes vibes et
c'est le but d'un album live. C'est trop triste quand tu rencontres ces
groupes en studio et qu'ils te disent qu'il sont en train d'enregistrer
leur album live
Le live n'est pas sensé être beau,
il doit juste retranscrire un sentiment, et ce doit être la fête
!
Artefact : Et tes projets en tant qu'artiste solo ?
Mattias : Je pense
à la suite de Freak Guitar (ndB : son premier album solo), ce qui
me prendra au moins un an, et je veux faire un gros DVD pour aller avec
: j'ai fait un DVD pour la magazine Young guitar mais je ne pensais pas
que tellement de gens le voudraient : ce n'est pas un DVD officiel, c'est
juste des exercices. Je veux en faire un vrai, avec le vibromasseur.
Artefact : Qu'est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Mattias : John
MacLaughlin, Django, encore !
Artefact : Parlons de tes paroles
Elles sont très travaillées
et engagées : est-ce que tu penses que tu peux avoir une influence
politique sur ton auditoire ?
Mattias : Tu sais,
tout est politique : si tu as une opinion, tu es en quelque sorte un politicien.
Je ne veux pas être prétentieux mais j'ai des choses à
dire et à partager, je préfèrerais mourir plutôt
que de partir sur la route pendant deux ans à chanter à
propos de dragons et d'épées ! Je ne ferai jamais ça
On n'a rien a commander aux gens, on n'est pas des donneurs de leçons
: on dit " comment sommes-nous devenus des petites gens haineux "
et pas " comment êtes-vous devenus des petites gens haineux
" : il a vraiment une énorme différence. Je pense que
quand tu as l'opportunité de dire quelque chose il est bien de
le faire.
Artefact : Et tu as rencontré des fans qui avaient changé
d'avis sur un sujet grâce à tes paroles ?
Mattias : Oui bien
sûr, ou plutôt c'est des tapes dans le dos du genre "
je pense des choses que tu penses aussi, et c'est bon d'avoir quelqu'un
pour le dire sur CD ".
Artefact : Question culture maintenant ! Le dernier titre de l'album Freak
Kitchen s'appelle " Also Sprach Cetacea " : tu as lu l'uvre
de Nietzsche ? (ndB : Ainsi parlait Zarathoustra dont le titre allemand
est Also Sprach Zaratustra)
Mattias : Non c'est
juste que je voulais faire prendre conscience aux japonais du fait qu'ils
utilisent des baleiniers, Cetacea c'est la baleine en latin. (s'ensuit
une discussion littéraire qui n'a pas un intérêt débordant,
sauf que Mattias s'était promis de lire plein de bouquins dans
sa jeunesse et qu'il n'en est jamais venu à bout !)
Artefact : Quel est la signification de ta moustache ?
Mattias : Ca vient du mix du troisième
album, ça m'est venu comme ça et on a trouvé ça
drôle cette histoire d'avoir sa propre moustache, mais ça
explique bien : trouve tes empreintes digitales. Pour ma part j'essaie
de rester le plus sain possible sur une étrange planète,
le vibromasseur et tout ça c'est du divertissement familial (sic
!) . On parle de sujets graves mais je pense qu'il est positif de montrer
les choses bizarres. Les gens me disent " oh tu es pessimiste, tes
titres sont si bizarres
" Je ne pense pas qu'on soit si bizarres
: la chose la plus facile du monde est d'être bizarre en le considérant
comme une fin en soi, tu te couvres de merde et tu es bizarre ! Mais pourquoi
? Ca dit avoir un sens
Artefact : Le plus dur est d'être bizarre sans drogue ou alcool
Mattias : Complètement.
Je ne bois que du vin rouge à la maison, un ou deux verres devant
un bon film mais jamais avant un show. Les musiciens les plus bizarres
ne prennent pas de drogue, regarde Zappa, la drogue c'est de la merde,
à moins que tu ne veuilles devenir un crétin.
Artefact : un dernier mot pour les lecteurs d'Artefact ?
Mattias : (lisant
la bouteille d'Orangina à ses côtés avec un accent
que je tente ici maladroitement de reproduire) a consomère dé
préférence avant tla date indicoué sur lé
hotte da la bouteille
Sé boit tré fray.
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