INTERVIEW
DIVISION ALPHA

 


Antipode, Rennes 30 avril 2000, quelques heures avant leur passage, nous avons pu nous entretenir avec Fred et Philippe, fondateurs de DIVISION ALPHA. L'occasion d'en apprendre un peu plus sur l'univers PSYKRON ; l'occasion aussi de discuter d'électronique et même de techno avec ces musiciens à la vision décidemment large.
 

 

Artefact : " Fazium One " s'annonce comme le 1er volet d'une histoire à paraître en 4 albums, c'est plutôt anmbitieux comme démarche, comment envisagez vous le développement du concept DIVISION ALPHA ?

Fred : La suite de l'histoire est en continuité, ça va se préciser en fait, l'entonnoir va se resserrer, il y a des informations qui vont se dilater d'avantage. C'est à dire toutes les situations que tu as vu dans Fazium One , il y aura une continuité dans le prochani : l'éclaircissement de ci, la précision de tel aspect etc … en fait tout va se canaliser naturellement. Et pour la musique ce sera à peut près pareil.

Artefact : A ce propos, j'ai lu dans Hard'n Heavy que les textes étaient presques finis et la musique de même. C'est surprenant pour un projet de cette envergure, qu'en est-il exactement ?

Fred : Ouais, y'a certaines choses à préciser en fait. L'idée dans sa globalité (les textes, la trame) est là, prête à être mise en forme. Par contre, l'évolution musicale va se faire avec le temps, avec l'analyse des albums précédents et nos évolutions personnelles biensûr.

Phil : C'est un quiproco qui est apparu mais qui n'aurai pas dû en fait. Fred : Le premier est fait, le deuxième est en cours parce que les mois avancent mais si tu veux, on ne peux pas te donner la 3ème phrase du 4ème album par exemple.

Artefact : Eh bien, concernant ce prochain volet que vous nous préparez, avez vous déjà des idées précises de ce que vous allez changer par rapport au premier album ? Plus de riffs ? Plus de samples ?

Phil : On peut pas dire comme ça car tout dépend de ce qu'on a à développer. Si un morceau doit sonner plus électrique ou plus acoustique parce que les textes l'y incitent, on le fera tel quel. Et inversement d'ailleurs, la musique peut elle aussi orienter le texte et lui donner la forme adéquate. On présente PSYKRON dans son ensemble c'est à dire une civilisation synthétique : une partie est gérée par les machines. Maintenant s'il y a une partie plus humaine à développer, on aura recours à des techniques " organiques ". Sur " fazium One " on a failli utiliser des violons par exemple.

Fred : On ne veux pas qu'il y ai de fossé entre zik et textes.

Phil : Ni avec l'aspect visuel de DIVISION ALPHA d'ailleurs.

Artefact : Je trouve le thème d'un futur oppressant et inhumain plus ou moins contrôlé par les machines assez éculé, dans la musique comme au cinéma d'ailleurs, est-ce que c'est une analyse de la société qui vous a conduit créer le monde de PSYKRON ou plutôt une phobie ?

Phil : On vit chacun des choses et c'est sûr que il y a des choses qui nous inspirent, mais ce qu'on a voulu faire avant tout, c'est développer une histoire. On a plus regardé le côté artistique de la chose : mettre en musique et en forme une histoire de la manière la plus précise et la plus cohérente possible. Dans " Fazium One " on a utlisé beaucoup d'indices sonores et de samples pour créer notre monde. On s'est surtout attachés à présenter des sentiments humains dans les textes et non à présenter une société et parler de société.

Artefact : Est-ce que vous trouvez quand même que le monde actuel se dirige vers cet univers complètement aseptisé et dangeureux que vous évoquez ?

Fred : Oh c'est pas fatal ! Même si c'est vrai qu'on vit dans un univers … l'homme, indépendant de nature ne se laissera jamais contrôlé par les machines, ça c'est certain. Il est rop imbu de sa personne, à mon avis ça ne peut pas marcher.

Phil : On a créer un univers et projeter des personnes dedans en essayant de voir comment elles réagiraient et comment elles pourraient vivre cette situation. Par contre, j'espère que ce n'est pas ce qui nous attend à nous parce que, vu l'album, on va en chier quoi ! (rires) … L'ambition de " Fazium One " c'est d'inciter l'auditeur à se projeter dans notre monde de PSYKRON.

Artefact : Votre musique comporte pas mal d'électronique, dans quelle mesure considérez vous ces techniques comme dopantes et sources d'inspiration pour le métal ? Certains pensent par exemple que l'électronique ne peut que perdre le métal …

Phil : Ca peut apporter beaucoup de choses au niveau des sonorités. Par exemple dans le métal, pas mal de groupes on la même manière de mixer. Travailler avec c'est neuf et ça demande autant de recherche et d'effort que pour le grain d'une guitare par exemple. Et au niveau rythmique, travailler avec ce matériel permet de faire apparaître des éléments métal qui ne seraient pas ressortis autrement.

Fred : Ca a un côté nouveau et stimulant, t'élargit le panel disponible, à toi de le contrôler et de savoir ce que tu veux. Artefact : L'électronique pour vous n'est pas inhumaine comme on tend à la faire paraître ? Phil : C'est une question de position. Si effectivement t'est tributaire de la machine, la queston se pose. Si c'est un outil, non.

Artefact : Vous jouiez tous les deux dans FORLORN EMOTION avant de les quitter pour créer D.alpha, les deux étaient inconcilliables ?

Fred : Oui, DIVISION ALPHA ne nous laisse pas le loisir de papillonner à droite à gauche. Tu sais, on s'occupe d'absolument tout sur ce projet : biensûr des textes et de la musique mais aussi de la production, du mixage et de l'aspect visuel. Ca laisse peu de place pour les collaborations, même si on pense un jour collaborer avec des personnes pour faire des remix de nos titres.

Artefact ; Un peu comme Fear Factory ?

Fred : Oui oui un peu.

Artefact : On se rapproche de la techno alors !…

Fred : (rires) … ça pourrait être de la techno et dans l'absolu, ça ne nous dérangerait pas. S'il y a un DJ qui dit : " Voilà, votre musique m'interpelle, y'a quelque chose à faire avec. " et qu'il sort un truc qui tient la route, quiest sympa, on serait super content. Le message passe.

Artefact : Est-ce que vous croisez dans les studios des personnes qui s'intéressent justement à cette fusion techno/métal ?

Fred : Y'en a mais pour l'instant on en connaît pas trop, mais on espère.

Phil : On en connaît un en fait qui faisait de death et qui progressivement s'est mis aux samples et à la techno. Ce genre d'initiatives d'éclatement de barrières, de recherche de nouveaux moyens d'expression c'est sain, il faut l'encourager.

Artefact : A la rédaction d'Artefact on reçoit de temps en temps des albums ou des démos de groupes qui justement tentent de concilier métal et techno. Ce fut le cas de RAISM il y a quelques années et plus récemment de BMS, une formation de Bordeaux. Mais c'est tellement ponctuel qu'on se demande toujours si ça pourrait devenir une tendance…

Fred : Le problème c'est que c'est prématuré à mon avis. Il faut que les gens soient sensiblisés à ça, sinon ça ne prend pas. C'est toujours le problème. Vous êtes sûrement très ouvert et c'est pour ça que vous y êtes attentifs mais le p'tit gars qui avance tout doucement et qui s'initie à des sons un peu différents, ça risque d'être une transition un peu brutale.

Phil : C'est quand même deux mondes différents avec leurs propres codes etc … Il faut laisser à tout le monde le temps d'évoluer sinon, il n'y aura pas de public. Tout simplement. Fred : Il faut aussi bien comprendre les nœuds communs qu'entretiennet ces deux branches… la violence musicale par exemple : les guitares et la voix pour le métal, les beats infernaux pour la techno. C'est un exemple, il faut essayer et essayer encore, voir ce que chacun peut trouver dans l'autre.

Artefact : Pour revenir un peu à D.alpha, l'aspect visuel c'est vous aussi qui l'avez choisi vous nous disiez…

Fred : Oui, Phil bosse dans un théatre, moi je suis intermittent du spectacle, on a eu le temps decaler des projecteurs sur une matière plastique. On a voulu une matière verte parce qu'on trouve qu'elle donne ce côté humanoïde. C'est du plastique chauffé en fait, c'est puremenrt de l'expérimentation.

Artefact : Et DIVISION ALPHA en concert ?

Phil : Ahah ! Surprise !…

Artefact : Ok, on patiente quelques heures alors … merci d'avoir répondu à nos questions!

 

 

 

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