INTERVIEW

Par The Butcher, le 29 Octobre 2003.

 

Deathstars est un nouveau venu qui ne passe pas inaperçu en cette rentrée puisque son premier album "Synthetic Generation" est une belle tuerie de métal industriel option gothique... Je n'allais donc pas rater l'occasion d'en savoir plus sur cette formation suédoise énigmatique menée par un Nightmare Industries fort sympathique et à l'anglais impeccable :


 

ARTeFACT : Synthetic Generation est votre premier album mais vous n’êtes pas des nouveaux venus de la scène métal. Peux-tu nous préciser un peu ce que vous avez fait avant ?
Nightmare Industries : Trois d’entre nous étaient dans Swormaster dès 93. On a fait un mini CD et deux albums chez Osmose Productions et on a tourné pas mal en europe. Notre batteur lui était dans Dissection.
On a aussi eu quelques side projects comme Ophtalamia, mais maintenant nous sommes tous à plein temps dans Deathstars et c’est notre priorité absolue.


ARTeFACT : Tu viens donc du métal extrême. Quel a été le déclic qui t’as mené au métal industriel ? Etait-ce quelque chose que tu voulais faire depuis longtemps ?
Nightmare Industries : Oui en fait ça fait environ 10 ans que je compose des trucs au clavier mais il n’y avait pas trop de place dans la musique de mes groupes pour caser des claviers… J’écoutais aussi beaucoup de choses comme Nine Inch Nails, Ministry etc, ce qui fait qu’en 99 j’ai quitté Swordmaster qui n’avançait plus pour me tourner vers autre chose. Un mois après avoir quitté Swordmaster, nous avons fondé Deathstars avec la joie de se dire qu’on pouvait faire tout ce qu’on voulait. Se sont donc retrouvées dans notre musique toutes nos influences qu’elles soient extrêmes, gothique ou évidemment indus.

ARTeFACT : A l’écoute de votre album, je dirais que vos influences indus viennent de groupes comme Ministry, Rob Zombie, Samael and Rammstein mais aussi dans le gothique avec Tiamat par exemple. Tu es d’accord avec ça ?
Nightmare Industries :  En effet, Ministry, Rob Zombie, Samael, Rammstein et aussi Kovenant ou Marylin Manson sont des influences pour notre côté indus. Par contre nos influences gothiques sont plus à chercher du côté de Sisters Of Mercy, Fields Of The Nephilim ou Type O Negative.
En fait en ce qui me concerne, j’écoute du métal depuis l’âge de 7 ans et ça a toujours été la musique que j’écoutais le plus, mais j’ai gardé une oreille sur des groupes comme Nine Inch Nails et Depeche Mode dont je suis fan depuis 13 ans. Ils ont un côté sombre très intéressant.


ARTeFACT : La façon de chanter de Whiplasher est très martiale et rappelle beaucoup Till de Rammstein au point qu’au tout début j’ai brièvement cru qu’il chantait en Allemand… A-t-il été influencé par Till ? Avez-vous pensé à chanter dans votre langue natale ?
Nightmare Industries : Non, franchement je ne pense pas que notre chanteur ait été influencé par la façon de chanter de Till. Il était avant chanteur de death métal et a toujours eu une grosse voix, sombre et puissante. Il a appris en studio à poser sa voix comme il le fait sur l’album. C’est ce qui collait le mieux à la musique et c’était aussi naturel pour lui.
Mais je reconnais qu’au final ça rappelle un peu Rammstein.
Pour ce qui est d’utiliser le suédois dans nos textes, on n’y a pas songé pour la simple et bonne raison que ça a l’air con. Le métal chanté en suédois manque de crédibilité, c’est ridicule, donc non, pas de chant en suédois pour Deathstars… (rires) 


ARTeFACT : Votre musique est sombre et pourtant c’est aussi dans une certaine mesure une sorte de métal de piste de dance. Pensez-vous que les boîtes de nuit puisse être un marché pour vous ?
Nightmare Industries : (rires) On n’a pas pensé aux boites de nuits en faisant cet album mais si jamais ça passe dans les clubs, pourquoi pas ? ça peut être cool. Si ça peut attirer des gens vers le métal… Mais ici, en suède, on est plus diffusés dans les club rock.

ARTeFACT : Tu es responsable de la programmation des samples et autres boucles. Es-tu pour autant un fan de musique techno ?
Nightmare Industries : Non, je ne suis pas un adepte de la techno, mais ma sœur écoutant de la transe, j’en ai tiré quelques éléments intéressants. Par ailleurs je suis fan de Prodigy qui faisait une musique techno qu’on peut apprécier sans pour autant être un adepte du genre.

ARTeFACT : Vous avez déjà fait deux vidéos pour les morceaux « Syndrome » et « Synthetic Generation ». Je suppose que cela signifie que vous êtes très diffusés en Suède ?
Nightmare Industries : Oui en effet ça marche très bien pour nous en Suède. Chacun de ces clips a eu son succès puisqu’ils ont été diffusés sur les deux grandes chaînes musicales une centaine de fois chacun.
Par ailleurs, nous avons atteint le haut des charts et renvoyé à ses études Britney Spears par exemple (rires).
En plus de ça, les radios et la TV ont fait des émissions spéciales sur nous… l’avantage de travailler avec Nuclear Blast c’est qu’on a les avantages d’une major avec de la promo TV et radio mais aussi un contact avec l’underground qui manque quand on est sur une major.


ARTeFACT : Ces vidéos sont très bizarres. Qui a eu ces idées tordues ?
Nightmare Industries :  (rires) Ouais c’est vrai que nos clips sont bizarres… A l’origine, ce sont des idées du réalisateur des clips. Il nous a présenté plusieurs idées pour chaque clip. Nous en avons alors choisi une que nous avons ensuite fait évoluer tous ensemble. Le résultat final est l’aboutissement de cette collaboration.

ARTeFACT : Pour nous Français, c’est hallucinant d’entendre qu’en Suède ou en Norvège le métal est en haut des charts. Satyr (Satyricon) nous disait il y a quelques mois que c’était dû au fait qu’il avait beaucoup fait pour rendre le black métal plus accessible en le décryptant pour les béotiens…
Nightmare Industries : Exactement, lui et d’autres ont fait beaucoup pour faire comprendre que le métal était une forme importante de musique et même moi je suis étonné de voir que le black métal est si bien accepté en Norvège où les quotidiens nationaux en parlant régulièrement. On n’en est pas encore là en Suède, mais nous ne souffrons plus d’ostracisme et l’état finance la création musicale comme en Norvège donc le métal est plutôt bien loti chez nous. Il faudrait arriver à ce résultat en France… Harcelez vos politiques pour faire reconnaître le métal !

ARTeFACT : Vous avez fait une reprise du “White Wedding” de Billy Idol, comme Murderdolls l’a fait il y a quelques mois. Que représente donc Billy Idol pour vous ?
Nightmare Industries : En fait on est pas spécialement fan de Billy Idol. En fait à l’époque à laquelle on a enregistré ce morceau, c’est à dire il y a plus d’un an, avant que Murderdolls sorte son album, on cherchait un morceau à reprendre. On n’avait pas trop d’idée jusqu’au moment où, en studio, nous avons entendu à la radio ce morceau. On s’est dit « et pourquoi pas ?! » et comme c’est une vrai bonne chanson, on a commencé à bosser dessus en répétition, à y mettre de grosses guitares et quelques sons électroniques et voilà ! C’était un défi intéressant.

ARTeFACT : Est-ce que c’est toi qui joue de la basse sur scène comme sur le disque ?
Nightmare Industries : Non, nous venons de recruter un bassiste, Skinny, donc c’est lui qui s’occupe de la basse en concert. Par contre on n’a pas de clavier, c’est un musicien de session qui s’en occupe en live mais dès que nous allons rentrer à la maison, nous allons chercher un sixième membre au groupe pour s’occuper des claviers.

ARTeFACT : Deathstars en 3 mots ?
Nightmare Industries : Fantastique, Supérieur, Tout Puissant (rires)

ARTeFACT : Un dernier mot pour les lecteurs d’ARTeFACT ?
Nightmare Industries : Oui, j’espère voir autant de vous que possible en live dès que nous passerons en France. Un truc important aussi : on a changé de site internet, c’est désormais www.deathstars.net !

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