TRISTANIA - ROTTING CHRIST - VINTERSORG - MADDER MORTEM

Le 4 octobre 2001 - l'Antipode - RENNES

 

L'affiche était des plus intéressantes ce jeudi à Rennes, et il en aurait fallu moins pour me motiver à faire le déplacement de Brest. Arrivés à la salle vers 20h45, on entend déjà du hall d'entrée le premier groupe, ce qui laisse présager d'une meilleure organisation qu'à la Locomotive à Paris, où deux jours plus tôt, le concert s'était achevé à 3h30 du matin !

Les Norvégiens de MADDER MORTEM ouvrent les hostilités, mais leur prestation n'est pas tout à fait à la hauteur de nos espérances. Leur doom metal hardcore torturé, d'ordinaire très carré, fait place ce soir-là à une musique pas toujours en place, le chant d'Agnete laissant aussi à désirer. Il faut dire également que l'acoustique de la salle était assez déplorable, et ne permettait sans doute pas d'apprécier la prestation du groupe à sa juste valeur. Le show, légèrement décevant, nous aura quand même permis d'échauffer nos tympans pendant 40 minutes.

Une courte pause, et VINTERSORG entre en scène en nous distillant du folk black. Une fois encore, un son et un mix exécrables nous empêchent d'entendre distinctement le guitariste de droite et ses soli. Quel gâchis ! Le set est peu convaincant. Après quelques titres assez accrocheurs avec un chant black correct, se succèdent jusqu'à la fin des mélodies insupportables ne collant pas du tout au climat lourd instauré par la section rythmique. Je conclue un peu méchamment avec mon ami Liar que les musiciens de VINTERSORG jouent de la folk pop suédoise, sortes de ménestrels des temps modernes ayant échangé leurs instruments d'époque contre du matériel récent, et électrique qui plus est. 50 min, dont 25 où je décroche complètement, et la Suède cède la place à la Grèce.


Les membres de ROTTING CHRIST imposent dès le départ un climat des plus oppressants. Du heavy dark au black atmosphérique en passant par l'électro, leur musique est sans concession et très en place. Une forte présence du chanteur, réellement inquiétant, nous fait oublier ses cris légèrement répétitifs. Un ami de Liar nous glisse : "Il faut l'interner ce gars là! il est pas bien!" Les 300 personnes présentes semblent apprécier, il faut dire que le son s'est légèrement amélioré. Un show d'une heure sans fioritures et d'une grande efficacité, le tout dans une ambiance très dark. Les intros des chansons étaient particulièrement réussies. Ces types-là viennent assurément d'une autre planète.

 

Tout le monde se concentre alors sur la suite des hostilités. On se faufile pour se rapprocher de la scène... Quel plaisir indescriptible quand TRISTANIA envahit la scène, lorsqu'on entend pour de vrai ces mélodies tant écoutées chez soi. La performance live transcende complètement les morceaux. Rien que le son du début du set affiche clairement la maîtrise du groupe, qui utilise pourtant la même sono. On distingue à présent tous les instruments, les voix sont bien équilibrées : un chanteur à la voix claire, faisant quelques apparitions, le nouveau chanteur à la voix death moins puissante que celle de l'ex-vocaliste Morten Veland, mais totalement tripante, et la ravissante Vibeke bien sûr! La chanteuse soprano norvégienne est toujours aussi impressionnante. Quelle énergie transmise au public! On vibre sur tous les titres, même sur ceux du nouvel album "World Of Glass" sorti il y a peu.

Vibeke, qui a su troubler Lord Spider et tant d'autres…

Kjetil Ingebrigtsen, le nouveau chanteur de Tristania

Quelle puissance dans le son ! Du bon gothic doom symphonique raffiné, que ca fait du bien ! Les désormais mythiques compositions des deux premiers albums s'enchaînent à merveille. On ainsi eu le privilège de se prendre en pleine face "Evenfall", "Beyond The Veil", "A Sequel Of Decay", "Lethean River"...ou encore "My Lost Lenore" pour conclure le set d'une heure également. "My Lost Lenooooooooore!" Magistral. Un rappel, et Vibeke nous lance un "see you next time!"... Arf, que c'est dur de redescendre sur Terre après un tel voyage!

Le déplacement en valait donc la peine, croyez-moi. Seul bémol à cette excellente soirée : le son des premiers groupes. Mais après un tel trip sur TRISTANIA notamment, cela devient du détail. Il est alors temps pour Lord Spider de reprendre la route, plus que jamais motivé par de futurs concerts de ce style, toujours paré pour de nouvelles aventures sonores...

Lord Spider

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