THEATRE OF TRAGEDY
ENTWINE
RAM-Z

Le 07 mai 2002 - La Locomotive - PARIS

Notre ami Pingmaniac, grand fan du TOT de la première heure et doomer devant l'éternel, nous donne ses impressions sur la récente performance du groupe à Paris, dont la première partie fut assurée par les
formations Ram-Z et Entwine.

Etant bien placé sur le coté gauche de la scène, rien ne devait m'échapper. RAM-Z commence à jouer mais…sans aucune lumière ! Le petit jeu durera 2 min, ce qui est tout de même assez long…Enfin, une lumière verte les éclairant les musiciens nous apparaissent … on découvre alors ce sextuor (qui au passage ne m'a pas convaincu sur cd) : un batteur, un chanteur / guitariste, un clavier, une chanteuse, un bassiste et une violoniste. Petite déception dès le début : mis à part sur les intro calmes, le clavier est inaudible, beaucoup trop couvert par les autres instruments ! Ensuite, émerveillement : la chanteuse est carrément mignonne et chante très bien. Le violon est assez fort pour qu'on l'entende (ouf !), puis arrive la catastrophe : le chanteur n'a pas de voix, dans le sens où il crie et ne chante absolument pas ! Puis 2ème choc, les guitaristes ne construisent rien : à croire qu'ils ont eu une formation punk avant de faire du métal. Le violon n'est pas très harmonieux non plus (elle maltraite ses cordes avec son archer au lieu de lui tirer de vraies mélodies). La batterie, elle, est correcte mais c'est de loin l'instrument dont le son ressort le plus…choix pas toujours judicieux, d'ailleurs. Pour conclure, show plus que faible, avec des chansons qui ressemblent toutes les unes aux autres. La salle ne s'y trompe pas : la fosse reste vide et la majeure partie des gens sont au bar (4 €, la bière). Le rideau tombe après 35 minutes et 4 "chansons". Tout est dit.

Après 15 min d'attente (changement de matériel oblige) apparaît ENTWINE. Stupeur, intro indus-techno (c'est quoi ce bordel ?), puis le métal arrive (ouf). Un autre sextuor : bassiste, guitaristes, chanteur, batteur, clavier. Look très cuir, le chanteur a des petites lunettes roses rondes tel Axel Rose en son temps. Là, le style est complètement différent, le tout est très mélodieux et la claviériste (très jolie également), se déchaîne sur son instrument comme si elle était parcourue par un courant électrique. Mon Dieu, elle a un corps magnifique. Toutes les mélodies reposent sur son instrument dont le son ressort clairement, le batteur assure et les deux guitaristes sont bons. Mais le plus agréable est la voix du chanteur, assez grave et suave (sans pour autant être gutturale, c'est pas le genre), mais il se la joue beaucoup trop : et vas-y que je crache, que je gonfle les pectoraux, que je retire ma veste pour montrer mes biceps… Après 10 min, la fosse se remplit aux trois quarts et le head-banging commence… Les connaisseurs pogottent sur certains titres et des bombes comme "snow white suicide" ou "thru the darkness" comblent l'assemblée. Bref, je commence également à sentir une énergie me parcourir…j'ai la jambe droite qui bouge un peu. 55 min et ENTWINE s'en va sans un mot, limite sans un regard… Pas très digne tout ça, mais bon, leur show fut excellent, les chansons comme il faut. La salle est maintenant dans l'attente de TOT

Attente de 25 min cette fois-ci, tout l'entrain d'ENTWINE s'estompe peu à peu et le public se calme. Dommage que ce soit si long. On patiente avec des groupes comme WITHIN TEMPTATION ou KILLING JOKE dans les enceintes de La Loco… Le rideau reste décidément fermé et les jeux de lumière n'y font rien, tout le monde est fatigué d'être debout depuis si longtemps… Quelques essais et le rideau s'ouvre enfin… Premier constat : la scène est déserte. En effet, batterie et clavier sont respectivement dans l'angle droit et gauche de la scène. Bassiste à gauche et guitariste à droite, ce qui laisse énormément de place pour les deux chanteurs : Liv Kristine et Raymond I. Rohonyi. Liv, qui a maigri, est habillée tout en jeans, cheveux ramenés en arrière et maquillage soigné. Petit détail sympa, sa veste en jeans est entrouverte quasi jusqu'au nombril et laisse voir sa lingerie (en même temps, la probabilité que cela soit fait exprès avoisine le 100% !). Bref de toute façon elle est très très belle. Ils commencent direct par "Machine", et le constat est sans appel, Raymond a bel et bien sa voix "électronique"…Liv, quant à elle, est toujours aussi douée. Le son est très très bon, toutes les petites subtilités des albums sont retransmises au poil près. Le batteur est impeccable et le bassiste est très correct, le clavier plus discret, mais bon, tout le monde a les yeux rivés sur Liv et Raymond. Après 30 min la crainte se confirme, pas un seul titre d'"Aégis" et encore moins de "Velvet…". Puis, finalement, je reconnais l'intro de "Aoede" : la salle ne s'y trompe pas, la fosse est maintenant totalement remplie et des personnes se sont mises devant moi, je suis dans l'obligation de jouer des coudes pour conserver un bon angle de vue. Bref, on s'en prend plein la tronche, même au niveau du light-show qui plonge l'ambiance dans un beau bleu… Néanmoins, j'ai pu noter l'ajout d'une bande son car on entendait Liv alors qu'elle ne chantait pas (rien à voir avec du playback, on se calme), c'était très bien pensé vu que certains passages de superposition de voix faisable en studio sont bien évidemment impossibles en live. Bref, très très bien pensé ! Le public ne se prive pas pour monter sur la scène et se jeter dans la foule, sans aucune protestation des musiciens : un type a salué Raymond et fait le baise-main à Liv, je crois que mon voisin de droite a hurlé "enculé !". Très classe, quoi…bref, passons… Ca pogotte de plus en plus et les head-bangers se la donnent grave sur certains titres ("let you down", "envision"). A un moment, je suis presque persuadé que Liv m'a fait signe, j'avais l'éclairage blanc en plein sur moi et elle me pointait du doigt tout en me fixant dans les yeux, elle attendait un signe en retour, et après un bref hochement de tête lui montrant que j'avais vu, elle sourit et passa à quelqu'un d'autre (quand bien même ce serait pas vrai, c'est toujours bon de rêver non ?). Niveau playlist, je crois bien qu'ils ont joué tout "Assembly", la moitié de "Musique" et 3 titres d' "Aégis" : "Aoede", "Cassandra", et "Siren" dans une nouvelle version plus lente, Liv accompagnée uniquement par la basse et le clavier. Un véritable moment d'intimité entre elle et le public, le tout dans une lumière sombre bleutée. Le show se poursuit, je n'ai pas regardé ma montre une seule fois (contrairement à Ram-Z) ! Puis, j'entends le fatidique "Bonsoir Paris", laché par Liv, qui a dû déchirer pas mal de cœurs… Le groupe disparaît 2 min, puis devant la violence des sifflets et des cris, réapparaît avec "Radio" et deux autres titres à suivre. Après 1h15, le groupe salue, s'approche au devant de la scène et le batteur lance ses baguettes (mince, je suis trop loin pour espérer en avoir une) en nous demandant de lever les bras et de hurler , il prend une photo de nous ! Ca change d'ENTWINE, là ils sont vraiment proches de leur public et il y a eu beaucoup d'interaction tout au long de la soirée (gestes, paroles).

Le concert était donc très abouti et le son réellement très bon (rien à voir avec le concert de Katatonia au même endroit). La quantité de titres joués fut impressionante, je suis sûr qu'on doit approcher la vingtaine et ceci sans aucun temps mort ! Néanmoins, la déception est assez grande pour les fans de la première heure : aucune chanson de "Velvet…" ni du 1er album et seulement trois de "Aégis" alors que le groupe leur doit quand même sa renommée. Il aurait été de bon goût également de jouer "Image" en français. Les questions sont sur toutes les lèvres : Raymond suit-il une "démarche artistique vocale", ou est-il dorénavant incapable de chanter comme par le passé ? En tout cas pas d'annonce sur un futur projet d'album ou autres… L'ancien TOT est mort et le nouveau TOT a su rallier de nouvelles têtes… Finalement, respect pour ces artistes qui, quel que soit leur style, ont réussi à un moment donné de leur carrière à émouvoir chacun de nous différemment.

Pingmaniac

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