DREAM THEATER

Le 24 octobre 1999 - Elysée Montmartre - PARIS

 

…. Rumeurs, clameurs et ovation, les musiciens entrent en scène et entament …« Metropolis » ! La batterie est énorme, le son est littéralement monstrueux mais … où sont les claviers ? Rudess aura beau multiplier les signes à son assistant, on ne l’entendra pas sur ce début de concert. Il émergera heureusement sur les morceaux suivants « Overture 1928 » et« Strange déjà vu » tirés de leur excellent dernier album « Scenes From A Memory » (cf chronique dans ces pages). L’exécution est parfaite, chaque instrument est bien présent, James Labrie semble en forme et le prouvera sur un « Lifting a shadow » (Awake) complètement planant qui désorientera toutefois un peu le public.

Un public d’ailleurs très large, à dominante masculine mais de tous âges (du p’tit gars de 14 ans au sénior de plus de 50). Tout le monde en tout cas se réveillera sur le titre suivant « Take my breath » (Falling ¥) un peu brouillon mais véritablement saignant ! Le morceau sera sympathiquement enrichi d’un petit bœuf basse/batterie/claviers en son milieu : Rudess s’amuse et brode sagement un petit moment jusqu’à ce que Petrucci revienne en puissance conclure sur un plan plus lourd que du Slayer.Outch les oreilles ! Vient le moment de présenter Jordan : c’est une véritable o-va-tion qui l’accueille, un truc dingue, assourdissant et qui dure … apparemment Jordan s’est non seulement fait accepter des Dream maniacs mais il les déjà conquit. Et c’est lui qui lance le morceau suivant « Peruvian skies », le morceau est joué lentement , très lentement,le groupe semble au ralenti et Rudess un peu perdu. Il faut dire que c’est exactement le type de morceaux qu’affectionnait l’ancien claviériste Dereck Sherinian, tout en ambiances et effets ce qui n’est pas forcément la sensiblité de Jordan. Ce n’est pas « Trough my words » sur lequel Labrie tombera à genoux qui sortira le public de sa rêverie … heureusement « Fatal Tragedy », ses solos et sa relance énorme remettront tout le monde sur pied pour apprécier pleinement la demi-heured’anthologie qui va suivre.

 

« Erotomania» (Awake) mixé avecles deux morceaux de Liquid Tension Experiment les plus rapides et les plus cartons : le fameux « Paradigm Shift » et surtout « Universal Mind » avec son break tripant … Rudess s’y jette à corps perdu, dévalant, remontant les gammes avec une vitesse et une sensibilité confondante. Tout le monde quitte la scène sauf Jordan qui continue ses pirouettes savantes, s’amuse et babille sur ses claviers comme un enfant surdoué. Tantôt rapide comme l’éclair, tantôt jazzy ou classique, souvent comique lorsque pour faire réagir le public il se lance dans des ré interprétations

farfelues de « Frère Jacques » (sisi !) ou de thèmes clownesques. Mais les yeux rivés sur Jordan,personne n’a vu que John Petrucci était de retour, guitare acoustique à la main. Le duo qu’ils firent restera dans les mémoires, c’est sûr ces deux là sont nés pour jouer ensemble, fluidité, sens de la note, influences variées et romantisme de bon goût furent doucement déposés dans nos oreilles ravies. Ovation bis.Les autres reviennent pour entamer une partie doucereuse composée de « Hollow years » et,plus surprenant « Another day » (Images and Words) sur lequel Labrie est malheureusementcarrément limite et semble incapable de tenir sa voix …. Un « Home » déchirant parachèvera en beauté cette première partie de concert.

 

Le rappel : Dream Theater est confronté à un problème original : face au nombre impressionnant de morceaux cultes à leur actif, comment satisfaire les fans ? Comment contenter tout le monde sans rallonger d’autant les concerts ? Seule solution : le medley. Et force est de constater qu’au fil du temps, Dream Theater est passé maître dans cet art de fusionner les morceaux … pour notre plus grande joie nous aurons droit ce soir à un surprenant mélange.

 

« Pull me under » (Images) enchaîné avec « Take the time » (Images) que Labrie ne semble plus capable de chanter correctement (il le massacrait déjà sur « Once in a Livetime » ). Là dessus nos zicos préférés partent sur « Fortunes in lies » (When dream and day unite ! ! !)qui précede une partie non identifiée ( probablement une reprise, mais laquelle ? Les calviers en tout cas font fortement penser à Yes) pour terminer sur la fin de « Take the Time »reprit en cœur par le public Parisien.

 
Voilà, c’est fini, les lumières s’allument, les médiators, baguettes et peaux de batteries volent à travers la pièce, tout le monde est heureux et rendez–vous est pris pour l’année prochaine quand Dream Theater reviendra pour la véritable tournée de « Scenes from a memory ».

Zorglub

 

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