DARK TRANQUILLITY
SINERGY
GRIFFIN

Le 19 novembre 2002 - PARIS, La Locomotive

22h00 - Je passe et repasse en voiture devant et autour de La Locomotive pour rechercher une place…grrrr…je vois une faune aux portes de la Loco, mon petit doigt me dit qu'il va y avoir foule ce soir… (environ 600 personnes) et toujours pas de place….grrrr….Bon, 22h40, tout le monde est rentré, je trouve vite fait à me caser sur le coté gauche de la salle et commence à scruter la scène. La lumière d'un spot est réfléchie par une cymbale qui projette une sorte d'auréole rougeâtre dans la salle obscure, cool…Et ça permet aussi de distinguer…deux batteries ?

A peine le temps de me poser la question que le 1er groupe entre en scène, croyant que c'était SINERGY (groupe que je ne connaissais absolument pas d'ailleurs). Je ne trouvais pas ça terrible en fait, jusqu'à ce que j'aperçoive le chanteur portant le T-shirt "Griffin", logo également présent sur la batterie…je pige le truc. Sur les billets ne sont mentionnés que SINERGY et DARK TRANQUILLITY. Il y a donc un 3è groupe, GRIFFIN, tous cheveux longs sauf le chanteur, chauve…Contraste intéressant.

Et ça commence donc à "jouer", mais de l'avis général ils commencent plutôt à faire du bruit, c'est du n'importe quoi. Arrive la catastrophe, le chanteur n'a pas de voix (problème de micro ?), en fait il force sa voix, pour preuve l'apparition d'une veine énorme sur son cou. Mis à part deux titres un peu plus mélodiques où justement le chanteur n'a pas eu à forcer, la qualité est inexistante; un point positif tout de même, le guitariste (pour ceux qui y étaient, c'est celui de gauche avec le t-shirt rouge) était très bon et assurait sur ses soli endiablés. A noter un grand moment de solitude pour le groupe qui essaya à deux reprises de faire taper des mains en rythme le public, mais non-réaction de la part de celui-ci (tout au plus de la politesse). Après un show de 45min le groupe s'éclipse, et après 20 min d'attente, c'est au tour de SINERGY

Alors là, je suis très étonné, un tiers de la salle leur fait un triomphe d'entrée. Oh oh, y a des fans… Et ça commence, le son est bien meilleur, les musiciens assurent et que dire de la chanteuse, Kimberly Goss ? C'est une bête de scène, elle ne reste jamais tranquille, a une voix plus que correcte et crée une bonne interaction avec le public…Tout se déroule très bien, le headbanging commence un peu partout dans la salle, puis les slammers se lancent, un, deux, puis trois en même temps. Je sens le vent tourner, et je me dis qu'il va y avoir un problème. Ce qui devait arriver arriva, un slammer ramené sur la scène fait tomber Kimberly. Les musiciens continuent, et à la fin du titre Kimberly lance à la salle que les slammers ne la dérangent pas mais qu'il faut faire attention de ne pas se faire mal…Moi qui attendait à ce qu'elle nous dise de se calmer…Ca recommence alors de plus belle et là je vais protester au nom de plusieurs personnes présentes dans la salle : "on était venu pour voir un groupe pas pour voir 36 gugusses sauter non-stop dans la foule !"; et il est vrai qu'à terme on ne voyait plus la scène, c'était bien pénible et j'avoue que ça a un peu gâché la fête…

Après concertation avec un fan, SINERGY a joué la quasi-totalité de sa discographie. A noter un moment bien sympa où Kimberly a fait monter sur scène une fille pour chanter avec elle le refrain de "Lead us to war". Sinon un show plus que correct où le rappel s'est fait à l'applaudimètre entre "The bitch is back" et "Suicide by my side", ce dernier ayant remporté les suffrages. Je finirai sur une note négative en signalant l'envoi d'un énorme crachat du guitariste Alexi Laiho en guise d'intro sur "Spit on your grave", même si ça colle au titre. Cela reste, malgré tout, de très mauvais goût. Les métalleux vont encore être pris pour des dégénérés. Au final, le son était bon sans plus et tout le monde attendait LE groupe de la soirée…

Le rideau se referme, on attend un petit ¼ d'heure avec du Children Of Bodom dans les enceintes de la Loco, histoire de se préparer musicalement à une débauche de rage. Essais micro, balance, suppression de la "petite" batterie pour laisser la "grosse" de DARK TRANQUILLITY. Les musiciens arrivent sous les cris du public, j'essaie de repérer le chanteur mais je ne vois rien et me dis : il s'est coupé les cheveux et n'a plus sa barbe ? C'est pas possible ! Le groupe joue "Doberman" depuis 30 secondes et toujours rien… Soudain, le voilà arrivant à demi courbé et se relevant juste devant la scène, premier constat : c'est un géant ! Deuxième constat : le son est très bon dès le début (passages gutturaux et voix claire ressortent plus que bien). Ca commence très fort ! Niveau playlist, ils ont joué principalement leurs deux derniers albums sans oublier les hits des albums antérieurs.

Ça pogotte moins que sur SINERGY car la musique est plus mélodique, et le tout se fait dans un esprit très bon enfant ! Le chanteur est assez ému de trouver un public si réceptif car l'album Damage Done fait un carton en "live". Leur single "Monochromatic stains" est repris par la foule ! Et sur "Hours passed in exile" c'est carrément une meute de headbangers qui se déchaîne. Non content de ce petit succès, ils enchaînent sur "The wonders at your feet" (dont il n'est plus la peine de rappeler l'excellente qualité).
Les fans de la première heure ne sont pas oubliés avec des titres des albums The Mind's I et The Gallery. Le light show est excellent (petite déception cependant, Mikael Stanne est obligé de s'aider de sa main pour ne pas être ébloui par les projecteurs quand il discute avec le public). "Empter still" permet le repos du groupe et de la foule en gardant une ligne très mélodique. Un des moments forts est l'interprétation de "There in" de l'album Projector où pour une fois la tendance habituelle s'inverse, pogo sur le couplet et écoute quasi-religieuse sur le refrain en voix claire. Ensuite arrive "Indifferent suns" qui sort tout le monde de cet envoûtement. Pour le plus grand plaisir de tous, Mikael Stanne slamme même trois fois au cours de la soirée. Il a confiance le bonhomme ! Puis les enceintes libèrent "Ex nihilo" pour clore le show. Ovation triomphale ! Il est évident que tout le monde attend un rappel …
Mikael hurle : "Zodijackyl…" et le public : "…light !"; ceci trois fois avant de déverser un déluge sonore dans nos oreilles : divin. Puis en plein milieu de la chanson, d'un geste, il impose le silence, silence suivi par 600 personnes (que les footeux en prennent de la graine); on entend Kylie Minogue émanant des enceintes d'une autre salle de la Loco; Mikael lève les yeux au ciel, et reprend "Zodijackyl light". Suivent "Lethe" et le dernier titre "Final Resistance" ! J'ai pu enfin découvrir ce titre en entier car sur la plupart des CD, il ne fait que 2 min 59 suite à une erreur de pressage en Allemagne…O joie !

Un deuxième rappel ? Les techniciens éteignent la sono, cette fois c'est bel et bien terminé…2h10 fin du concert et sortie disciplinée de la Loco; tout le monde part rassasié d'avoir enfin assisté à un des meilleurs concerts donné à la Loco depuis très longtemps…

Pingmaniac

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